La pudeur
{La danza, Rossini}
A la faveur de contingences techniques, une seule source d'eau chaude dans la maison depuis plusieurs jours: notre salle de bain "parentale". Trois petites souris doivent désormais l'utiliser. Trois jeunes filles qui se faufilent subrepticement, chaque matin, lorsque nous quittons notre chambre.
Et je redécouvre cette délicate discrétion, la porte fermée à clef, l'interdiction de jeter, ne serait-ce qu'un regard, pendant qu'elles se préparent. J'ai beau être "leur maman tout de même", rien n'altère cette farouche volonté de préserver leur intimité, rien se semble pouvoir faire plier cette implacable réserve qu'elles exigent même entre elles.
Je redécouvre "la pudeur, cette fidèle compagne des premières émotions de l'âme", S. Cottin (Malvina, 1800).
"Après le bain", détails, J. Sorolla (1909).